Chères Toutes,
Ce matin, j'ai envie de vous parler de ce livre. Regardez attentivement la couverture : un masque et des plumes roses... Tout est dit de cette histoire acide et un brin tordue. Ecoutez plutôt : Jean Muir, une gouvernante rentre au service d'une famille aristocratique. Ni jeune, ni jolie, ni bien faite, elle séduit tour à tour la mère, la fille, les deux fils et le vieil oncle qu'elle finira par épouser. Son seul et implacable atout : sa capacité quasi démoniaque à incarner la femme idéale de son interlocuteur. Tout y passe : regards mouillés, éclats colériques, humilité feinte, timidité rougissante... sa gamme d'expression est littéralement caméléonesque. Son aveu : "J'ai le pouvoir terrible de lire les caractères." est lourd de sens. Pourquoi "terrible" ? Peut-être ce petit mot traduit-il la conscience de sa servitude. La puissance féminine de cette femme est totalement mise au service de l'autre, même si cet autre n'est qu'un marchepied pour lui permettre d'accéder au pouvoir. La morale de cette histoire amorale : c'est que l'hystérie, deviner et incarner le désir de l'autre, qui passe pour le Suprême Pouvoir Féminin, n'est en réalité que l'abandon de la puissance féminine. Cette arme est celle des esclaves, de tous ceux qui sont contraints à la soumission et ne trouvent de salut que dans le feinte. Pourquoi tant de femmes aujourd'hui, les fausses sorcières en tête, tirent vanité de cette prétendue force ?
jeudi 14 février 2008
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